Jacques Ferrandez

France

Jacques Ferrandez naît en décembre 1955 à Alger. Après sa formation à l’École des arts décoratifs de Nice, il travaille avec Rodolphe sur la série Raffini, écrivant ensuite seul des histoires provençales : Arrière-pays et Nouvelles du pays. Il lance le premier tome de sa série phare, Carnets d’Orient, en 1987, qui comprendra en tout dix volumes. En parallèle, il travaillera avec Tonino Benacquista sur L’Outremangeur et La Boîte noire. Véritable globe-trotteur, Jacques Ferrandez ramène de nombreux carnets de voyage. Il en publiera plusieurs volumes dont Les Tramways de Sarajevo, Retours à Alger, et plus récemment Cuba père et fils, avec son fils Pierre. Il adapte également en bande dessinée deux romans d’Albert Camus : L’Hôte en 2009 et L’Étranger en 2013. Sa rencontre avec Yves Camdeborde en 2012 marque le début d’une véritable complicité. Partageant la même passion pour le « bien manger », les deux hommes entament une collaboration autour d’une bande dessinée sur ce thème ; Frères de terroirs paraît en octobre 2014. Jacques Ferrandez vit dans les environs de Nice.

Texte et photo © Rue de Sèvres

Bibliographie sélective

Le Premier Homme (Gallimard, 2017)

L'Etranger (Gallimard, 2013)

Le jour où sa mère est morte, Meursault a remarqué qu’il faisait très chaud dans l’autobus qui le menait d’Alger à l’asile de vieillards, et il s’est assoupi. Plus tard, dans la chambre mortuaire, il a apprécié le café que lui offrait le concierge, a eu envie de fumer, a été gêné par la violente lumière des lampes électriques. Et c’est avec une conscience aiguë du soleil qui l’aveugle et le brûle que l’employé de bureau calme et réservé va commettre un acte irréparable. Camus présente un homme insaisissable amené à commettre un crime et qui assiste, indifférent, à son procès et à sa condamnation à mort.

Alger la Noire (Casterman, 2012)

Alger, fin janvier 1962. Sur l’une des plages de la ville, on retrouve les cadavres nus de deux jeunes gens enlacés. Elle est européenne, lui arabe. Il est émasculé et son dos arbore, gravées au couteau, les trois lettres « OAS ». Exécution presque ordinaire au titre du nettoyage ethnique, comme on pourrait le penser en ces temps plus que troublés ? Ou bien l’assassinat de Mouloud et d’Estelle cache-t-il autre chose ? S’échappant de la terne routine de son commissariat de Bab El Oued, l’inspecteur Paco Martinez mène l’enquête flanqué de l’irascible Choukroun, le vieux flic juif qui lui sert de mentor. Rythmées par les plasticages et les règlements de compte, qui ne cessent d’empoisonner un peu plus une atmosphère déjà irrespirable, leurs investigations les conduiront dans les coulisses et les arrières cours bien peu reluisantes de la grande ville, entre passions politiques, affairisme, banditisme, moeurs dissolues et violence omniprésente. Oui, décidément, Alger la blanche pourrait tout aussi bien s’appeler Alger la noire… Trois ans après avoir mis un point final à ses Carnets d’Orient, Jacques Ferrandez renoue avec sa passion pour Alger à l’orée des sixties, dans un grand polar bien sombre inspiré du roman de Maurice Attia.

Mais aussi :

BD Jazz (2006,2008) –  Carnets d’Orient (recueil) (2006) – Jour où… (Le) (2007) – Cuba père et fils (2008) – Correspondances de Pierre Christin (Les) (2009) – Hôte (L’) (2008) – En chemin elle rencontre… (2011) – Grands Reporters (2012) – Frères de terroirs (2014,2015) – Petits Polars (Les) (2015)