Edmond Baudoin est un auteur français et dessinateur de bande dessinée. Né en 1942 à Nice, il travaille d’abord en tant que comptable avant de tenter de vivre de son dessin à partir de 1971. C’est ainsi qu’il débute sa carrière à près de quarante ans, lorsqu’il publie ses premiers livres aux éditions Futuropolis en 1981.
Baudoin puise son inspiration dans son vécu (Couma acò, Piero), ses amours (Le Portrait) ou encore ses voyages (Araucaria, Terrains vagues, Amatlan, Viva la vida).
Dessinateur virtuose, travaillant au pinceau, son style d’avant-garde lui vaut d’être publié et reconnu dans le monde de la bande dessinée. Pour la génération des éditeurs indépendants apparus en 1990 comme L’Association, il est un précurseur et un père fondateur de la nouvelle bande dessinée. Après avoir réédité plusieurs de ses ouvrages parus aux éditions Futuropolis, L’Association n’a eu de cesse de publier les bandes dessinées de Baudoin.
Texte © L’Association
Bibliographie sélective
Syrie : des pierres et de la vie
Avec Vincent Gelot
Sur la route et parmi les ruines, un portrait de la Syrie d’aujourd’hui.
De Damas à Alep, en passant par Palmyre, Baudoin sillonne les routes de Syrie avec Vincent Gelot, responsable local de l’association L’Œuvre d’Orient. Le but du voyage: rencontrer les communautés chrétiennes du pays, recueillir le témoignage d’une population oubliée qui survit tant bien que mal dans cette région décimée par la guerre. Lui donner un visage et une voix.
Sous les écorces
Avec Aurore Bize
Au milieu des arbres, un homme et une femme échangent à travers une correspondance emplie d’humilité et de délicatesse.
Sous les écorces est un livre singulier écrit et dessiné à quatre mains par Edmond Baudoin et Aurore Bize. Le duo nous plonge dans de nombreuses représentations végétales, nous entoure de milliers d’arbres. Et au cœur de cette forêt, se tient une correspondance qui questionne le dessin lui-même, et bien au-delà. Edmond et Aurore écrivent et dessinent en alternance, l’un.e après l’autre, l’un.e à destination de l’autre. Et c’est là une autre grande question qu’aborde l’ouvrage : l’altérité, la rencontre, le rapport à l’autre. Les auteur.rice.s sortent de terre des questionnements humains profonds : le partage, le sens de notre existence, notre rapport à la nature… Le souci d’englober le réel et de le transmettre est fort mais jamais pris pour acquis, toujours en évolution. Le livre nous emmène dans une histoire d’amour et de sexualité emplie de sensualité : celle des corps, des corps dans la nature, des corps qui aiment et des corps qui dessinent. Le dialogue entre Aurore et Edmond est tout en sincérité, tout en poésie. C’est aussi, avant tout, une histoire contée et dessinée par des êtres libres qui chérissent leur indépendance. Une ode graphique à la vie toute en philosophie.
Le repos des guerriers
En juin 2023, Edmond Baudoin est invité à séjourner une dizaine de jours à l’institution des Invalides de la Légion Étrangère, à Puyloubier (13). Cet institut accueille les soldats blessés ou simplement fatigués, s’assure la rééducation des invalides, la réinsertion professionnelle et sociales des anciens légionnaires réformés. Pendant sa résidence, Baudoin part à la rencontre des soldats, du personnel de l’institution et des habitants du village de Puyloubier. Il dessine des portraits et discute avec eux librement. Comme à son habitude, il troque un portrait contre une histoire, une anecdote, un parcours de vie. Il a trainé ses pinceaux partout où les portes se sont ouvertes, il a dessiné les paysages de ce territoire tout en restant attentif et ouvert. Il agence ensuite ses portraits avec la parole des soldats et celle des travailleurs du centre. Il complète son récit avec des réflexions personnelles sur la vie, la guerre et le temps qui passe. Il propose une vision sensible de ces espaces, le dessin comme outil de rencontre vers l’autre.
Pigments
Avec Marc Azéma, Etienne Davodeau, Chloé Cruchaudet, Rémi Flament, Emmanuel Guibert, David Prudhomme, Pascal Rabaté, Troubs
Picasso et Soulages l’ont rêvé, 7 grands noms de la bande dessinée l’ont fait ! Edmond Baudoin, Chloé Cruchaudet, Étienne Davodeau, Emmanuel Guibert, David Prudhomme, Pascal Rabaté et Troubs ont été invités par le Parc du Quercy à investir une petite grotte champignonnière pour une expérience inédite de peintures rupestres contemporaines. À la manière des préhistoriques il y a 30 000 ans (faibles éclairages et pigments naturels) mais avec leurs envies, leurs techniques et leurs choix artistiques d’aujourd’hui, les dessinateurs se sont confrontés au support de la paroi calcaire qui a influencé leurs dessins.
Les auteurs reviennent dans Pigments sur cette expérience unique et le préhistorien Marc Azéma, qui les a accompagnés, raconte l’histoire des grottes rupestres et leur découverte.
Les dessins réalisés dans la grotte seront reproduits grâce aux photographies de Rémi Flament.
Nunavut
Avec Troubs
Dans Nunavut, Edmond Baudoin évoque, à l’aide de mots qu’accompagnent les dessins à l’encre de Troubs ainsi que les siens, leur voyage au Labrador et au Nunavut, sur les traces de l’art inuit.
Si leur bande dessinée commune, Inuit, relatait leur périple en donnant la parole aux femmes et aux hommes rencontrés, Nunavut se présente comme un essai qui nous (re)plonge dans les coulisses de ce voyage qu’Edmond Baudoin avait, comme il le rappelle, rêvé et fantasmé. Mais dans un contexte postcolonial, les Inuits, dont les cultures sont menacées, s’avèrent difficiles à rencontrer.
C’est cette réalité complexe qu’explore Baudoin, tout en évoquant son amitié avec Troubs, l’autre dessinateur « aux horaires stakhanovistes » (sic), dont il admire le travail, dressant en filigrane le portrait d’un compagnonnage de longue date, nourri par la curiosité du monde et l’amour du dessin.
Inuit
Avec Troubs
Vingt ans après avoir découvert l’art inuit au musée des beaux-arts du Canada, Edmond Baudoin réalise avec son ami le dessinateur Troubs, ce grand voyage qu’ils attendaient depuis longtemps : se rendre dans deux territoires peuplés par des Inuits, le Labrador et le Nunavut. Un périple aussi compliqué qu’onéreux car ces régions isolées sont difficiles d’accès…
La force des récits de Baudoin et Troubs réside dans l’accumulation de témoignages et de points de vue variés comme ceux d’une bibliothécaire, d’un ancien maire, d’un sculpteur, d’un archéologue, d’une activiste… En assemblant leurs récits, Inuit évoque les problèmes économiques, sociaux et écologiques que rencontrent ces populations autochtones du nord du continent américain et surtout, l’angoisse existentielle qui les habite. Car les modes de vie se sont radicalement transformés au cours du siècle passé – du fait de la sédentarisation et de la colonisation – et des pans entiers de la culture traditionnelle disparaissent.
Loin d’être uniquement un livre de voyage vers des contrées lointaines, Inuit propose un état des lieux poétique, non-exhaustif et humaniste de la culture inuite en ce début de XXIe siècle.
Humains, la roya est un fleuve
Avec Edmond Baudoin
En juillet 2018, dans la vallée de la Roya et de part et d’autre de la frontière franco-italienne, nous avons rencontré des humains : des arrivants, des arrivés, et puis ceux qui les aident, un peu, beaucoup, passionnément ou pas du tout.
Araucaria : carnets du Chili
Invité par l’Institut français du Chili pour donner des cours de dessin, Baudoin découvre et apprend autant qu’il enseigne. Voyageur insatiable, curieux de tout, ses carnets de dessins se remplissent au fil des paysages et des rencontres. Mais au Chili, le spectre de la dictature plane encore, et l’Araucaria, cet arbre qui symbolisait alors la résistance, est encore dans toutes les mémoires.