David Evrard

Artiste aussi à l’aise en BD qu’en communication, David Evrard use de son trait à la fois chaleureux et tonique sur de nombreuses séries, souvent scénarisées par Falzar et Zidrou. On lui doit ainsi, avec le premier, Max et Bouzouki et Edwin et les twins, ainsi que Maître Corbaque et Will avec le second. Evrard a également réalisé, avec Jean-David Morvan et Tréfouël, la très touchante série jeunesse Irena, explorant le destin exceptionnel d’Irena Sendlerowa. Toujours avec Morvan, dans Simone, il illustre avec beaucoup de subtilité le récit de Résistance de l’héroïne, face à la barbarie de Klaus Barbie. Après avoir exploré la Seconde Guerre mondiale avec Jean-David Morvan (Irena et Simone), ils s’attachent à la vie de Marcinelle sous l’occupation dans Les amis de Spirou, paru aux éditions Dupuis, la touchante histoire de cinq ADS et de Jean Doisy.

Texte © Éditions Dupuis

Bibliographie sélective

Marcinelle, septembre 1943. L’occupant nazi vient d’interdire la parution de Spirou ! Le jeune Flup et ses amis sont effondrés, car tous les cinq font partie du club des ADS, les Amis de Spirou. Ensemble, ils vont créer un magazine de BD satirique anti-nazi, avec toute l’innocence d’enfants décidés à appliquer le code d’honneur de leur héros de BD préféré. Ce qui ne va parfois pas sans dangers. Des vrais dangers, de ceux dont on meurt…

S’inspirant de l’histoire réelle de jeunes lecteurs de Spirou morts pour la Résistance tout en explorant l’histoire de Jean Doisy, le créateur des ADS, premier rédacteur en chef de Spirou et lui-même résistant, Jean-David Morvan et David Evrard proposent une formidable et touchante série jeunesse pour l’Histoire de Spirou et celle de l’humanité tout court. « Spirou, ami partout toujours ! », comme le dit si bien la devise des ADS !

Éditions Dupuis, 2023-2025


En 1972, la télévision affiche le portrait d’un vieil homme, recherché depuis la fin de la guerre : Klaus Barbie. En le voyant, Simone Lagrange, 42 ans, est d’abord interloquée, avant de voir ressurgir un douloureux passé. Cet homme, elle le reconnait. Ce vieil homme est son tortionnaire, celui qui l’a torturée, à Lyon, à partir du 6 juin 1944… Elle se souvient de la jeune fille qu’elle était, du basculement de la France vers le régime de Vichy, avant que la zone libre ne soit occupée. Elle se souvient de ses années de résistance, en tant qu’agent de liaison. Simone s’appelle alors Simy Kadosche, elle est juive et sait que sa vie et celles de ses proches sont en danger. La délation était monnaie-courante mais personne ne pouvait s’attendre à ce qu’ils soient dénoncés par quelqu’un de si proche. C’est là, au siège de la gestapo, qu’elle a croisé la route du chef de la section V : Le boucher de Lyon, Klaus Barbie.
Triptyque historique qui revient sur l’histoire d’une résistante française, déporté à Birkenau, autant que sur le déroulement du procès historique de Barbie dont elle fût l’un des témoins clé. Simone raconte le parcours d’une femme dotée d’une volonté d’acier mais aussi de résilience. Un biopic bouleversant, qui sait décrire l’indicible à travers un langage visuel subtil. Un témoignage fort et puissant qui confirme le talent des auteurs d’Irena.

Glénat, 2022-2023


1940, l’armée nazie a envahi la Pologne. À Varsovie, les Juifs de la ville ont été parqués dans le ghetto : un quartier entier entouré de murs. Quiconque tente de s’en échapper est abattu sans sommation ; les seuls qui peuvent y entrer sont les membres du département d’aide sociale. Parmi eux, Irena vient tous les jours apporter vivres et soutien à ceux qui sont enfermés dans cet enfer et qui souffrent de maladies et de malnutrition. Ici, tout le monde la connait, les enfants l’adorent. Car Irena est un modèle de courage : elle n’hésite pas à tenir tête aux gardiens, à faire toujours plus que ce qu’autorise l’occupant nazi. Le jour où, sur son lit de mort, une jeune mère lui confie la vie de son fils, Irena se met en tête de sortir clandestinement les orphelins du ghetto. Pour que l’innocence soit épargnée de la barbarie, elle doit être prête à risquer sa vie.

Décédée en 2008, déclarée Juste parmi les nations en 1965, Irena Sendlerowa, résistante et militante polonaise, fut l’une des plus grandes héroïnes de la Seconde Guerre Mondiale, sauvant près de 2500 enfants juifs du ghetto de Varsovie. Et pourtant elle est oubliée des livres d’Histoire… C’est en lisant par hasard un article sur elle que Jean-David Morvan a eu le déclic : sa vie devait être racontée. Avec Séverine Tréfouël et David Evrard, il retrace sur cinq albums le combat humaniste de cette « mère des enfants de l’Holocauste. »

Porté par un dessin d’une grande sensibilité, Irena réussit le tour de force de parler sans lourdeur d’un sujet fort, poignant et profondément actuel… Toucher, émouvoir, parler d’hier pour raconter aujourd’hui…

Glénat, 2017-2020