Naissance le 23 Avril 1943 à Nice
« Je suis sorti de l’école à 16 ans. J’ai été « appelé sous les drapeaux » en 1962 et parce que je tirais trop bien au fusil, et qu’on avait besoin de moi pour des concours en France, je ne suis pas parti faire la guerre en Algérie. J’ai travaillé ensuite en « qualité » de comptable pour un Palace de Nice (Le Plaza). Vers l’âge de 30 ans, l’idée de mourir sans faire du dessin tous les jours de ma vie m’est devenue insupportable. J’ai alors quitté la comptabilité pour retourner dans mon rêve d’enfant. Personne ne m’attendait dans le « monde de l’art », j’étais un peu fou et pauvre pendant une dizaine d’années. (La pauvreté dans les années soixante-dix était plus supportable que celle d’aujourd’hui, il me semble). Aujourd’hui, dans un monde où les borgnes sont rois, je suis célèbre et vit (bien) en faisant des petits mickeys. Le dessin m’a emmené à la bande dessinée qui m’a fait découvrir le bonheur d’écrire. Je me l’interdisais à cause d’un passé de nullité scolaire dans les domaines de l’orthographe et de la grammaire (merci les correcteurs). Par un chemin compliqué la bande dessinée m’a emmené vers la danse contemporaine, j’ai participé à la création de spectacles avec Béatrice Mazalto et Carol Vanni. La modernité de cet art a grandement influencé mon travail de narration avec les cases et les bulles. La danse m’a fait aimer la musique. J’ai fait des performances avec des musiciens, (jazz, rock, et classique). La bande dessinée m’a fait voyager dans le monde entier pour des conférences, des expositions, des spectacles, des travaux de bandes dessinées. Uruguay, Argentine, Colombie, Chine, Inde, Japon, Egypte, Maroc, Liban, Roumanie, Italie, Espagne, Hollande, Suisse, Suède, Russie, Chili, Venezuela, Mexique, Cuba, Brésil, Québec (où j’ai été trois ans professeur dans l’université de Gatineau). Mon premier livre de bande dessinée a été publié en 1981, j’en ai fait depuis, une cinquantaine, plus des travaux d’illustrations de textes adultes et enfants. J’ai travaillé avec Le Clézio, Fred Vargas, Frank, Jacques Lob, L’abbé Pierre, Céline Wagner, Tahar Ben Jelloun, Philippe Chartron, Carol Vanni, Mircea Cartarescu. Mais la plupart du temps, j’ai été mon propre scénariste. Certains de mes livres ont eu des prix à Angoulême. « Couma Acco » meilleur Album en 1992, « Le Portrait » meilleur scénario en 1995). Fred Vargas a eu le prix du meilleur scénario en 2000 avec « Les Quatre Fleuves ». J’ai travaillé et je travaille toujours pour différents éditeurs (aujourd’hui principalement pour « L’Association », « Gallimard », « Six Pieds sous Terre » et « Dupuis »). J’ai fait de la bande dessinée pendant deux ans pour les éditions « Kodansha » un éditeur Japonais. J’ai fait deux livres à quatre mains avec Troubs, « Viva la Vida » au Mexique et « Le Goût de la Terre » en Colombie, et puis « Les Rêveurs Lunaires » avec Cédric Villani. Deux documentaires ont été réalisés sur mon nom, Un chemin avec Baudoin de Jacques Samson et Christophe Camoirano (Girelle Production) et Edmond (Un portrait de Baudoin) de Laetitia Carton (Kaléo Film). Sortie en DVD en avril 2016 à l’Association (avec une bande dessinée appelée « Éloge de l’Impuissance ». Je peins aussi, dans ce domaine je suis un débutant. Il me faut donc vivre encore longtemps. Je suis grand père de huit petits-enfants, pour l’instant. »
© E. Baudoin