Sébastien Gnaedig

Sébastien Gnaedig est né en 1968.
Il a assuré, depuis ses études aux métiers du livre à Bordeaux, différentes fonctions dans des maisons d’édition de bande dessinée (Les Humanoïdes Associés, Delcourt, Dupuis), toujours au plus proche des auteurs et de la fabrication de leurs titres.
Il est depuis 2004 le directeur éditorial des éditions Futuropolis.
Il dessine, en parallèle de son activité d’éditeur, des bande dessinées sur scénario de Philippe Thirault ou Pascal Rabaté. En 2018, il adapte le roman de Sorj Chalandon, Profession du père.

Texte © Futuropolis – Photo © J-L Bertini

Bibliographie sélective

Le narrateur, Sorj Chalandon lui-même, est journaliste. En mai 1987, il est envoyé par son journal à Lyon pour suivre le procès du nazi Klaus Barbie, accusé de crimes contre l’humanité. Peu de temps avant que ne débute le procès, il se rend à Izieu : le 6 avril 1944, quarante-quatre enfants et sept adultes, tous Juifs, furent arrachés de leur maison par Klaus Barbie et ses chiens. Ils furent conduits dans le camp d’internement de Drancy, puis déportés à Auschwitz-Birkenau.
Le narrateur aurait voulu que son père soit avec lui à Izieu, pour l’aider à comprendre. À comprendre ce qui avait poussé son père, en novembre 1942, à rejoindre les Allemands plutôt que les combattre. À comprendre pourquoi il était devenu un traître… À comprendre pourquoi lui, son fils, était un « enfant de salaud »…

Parallèlement au procès Barbie, le narrateur cherche intensément la vérité sur son père. Il récupère le dossier pénal de celui-ci, et se met à l’éplucher. Dès lors, ce n’est pas un procès qui s’ouvre, mais deux. L’un intime, l’autre universel…

« Enfant de salaud n’est pas la suite de Profession du père, mais son prolongement. C’est en quelque sorte le dénouement de toute une vie : celle de l’enfant devenu journaliste pour comprendre, pour chercher la vérité. Pour qu’on arrête de me mentir. » Sorj Chalandon

Le sens de la narration graphique de Sébastien Gnaedig s’allie aux couleurs magnifiques d’Isabelle Merlet. Un récit poignant qui croise la grande et la petite histoire.

Futuropolis, 2025

Acteur dévalué, réduit à faire le « zouzou » à la radio, Ulysse Nobody vient de se faire jeter de Radio Plus, après une prestation désastreuse en direct. Rejeté de partout, Ulysse se retrouve sans travail, sans droits au chômage, sans le sou. Sans rien. Le voici aux abois. Une rencontre va changer son destin. Pour le meilleur, momentanément, et le pire, durablement.
Fabio, un ancien collègue de Radio Plus, travaillant désormais « dans la communication », souhaite aider Ulysse : il l’a toujours trouvé « génial » et il estime de la plus grande injustice qu’un talent comme le sien ne soit pas reconnu. En fait de « communication », Fabio milite pour le PFF, le Parti fasciste français, dirigé par Maréchal, candidat à l’élection présidentielle. Fabio propose à l’acteur de prendre la parole sur la scène du Zénith de Lille où se tient le grand meeting fasciste : « Il y aura 10 000 personnes pour t’applaudir. » De fait, Nobody fait un tabac : « Vive le PFF, vive la France ! », conclut-il sous une avalanche de vivats enthousiastes. Maréchal, ravi de son « show », lui propose alors d’être un candidat du Parti fasciste aux législatives… Le début de la fin pour Nobody.

Un récit impitoyable et jubilatoire signé par Gérard Mordillat (Le Suaire, Corpus Christi) et mis en scène par Sébastien Gnaedig (Profession du père). Évidemment, toute ressemblance avec la réalité ne saurait être fortuite.

Futuropolis, 2022

Dans la campagne angevine, près de Cholet, Pierre Martino découvre qu’il est cocu. Armé d’un fusil, il se rend au motel où sa femme et son amant ont l’habitude de se retrouver, bien décidé à les répudier sauvagement. Mais, dans sa précipitation, il se trompe de chambre et tue le mauvais couple ! Après vingt années passées derrière les barreaux, Martino a purgé sa peine mais il a toujours la rage au ventre. Il a eu le temps de la ruminer, sa vengeance… Son ex-femme, aujourd’hui remariée avec son amant, vit dans sa famille, les Verron, des marginaux, dans une espèce de décharge à la sortie du village. Des parasites notoires, voleurs de poules et habitués aux petites combines. Martino pourrait la laisser à cette vie misérable mais ce serait trop charitable. Lucette et son mari doivent payer. Et toute leur famille doit y passer…

Pascal Rabaté et Sébastien Gnaedig signent une comédie délicieusement cynique, doublée d’un thriller social, digne d’un film des frères Coen et des frères Dardenne ! Comme à son habitude, Rabaté prend un malin plaisir à dresser une galerie de personnages truculents, caustiques et dramatiquement « vrais ».

Vents d’Ouest, 2014

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