Isabelle Dethan est née en 1967 et ses origines, partiellement allemandes, lui permettent de pratiquer couramment cette langue. Son premier et court récit est d’ailleurs publié en Allemagne, dans la revue Schwermettal. En 1992, Isabelle remporte l’Alph’Art Avenir, succédant ainsi à son compagnon Mazan, à Claire Wendling et à Tiburce. Elle travaille au sein de l’Atelier Sanzot aux côtés de Mazan, de Jean-Luc Loyer et de Cécile Chicault. Véritablement passionnée par l’imaginaire et l’Histoire, elle est titulaire d’une Maîtrise de Lettres. À cela viennent s’ajouter un mémoire sur la littérature médiévale, ainsi qu’un Capes de documentation. C’est donc tout naturellement qu’elle crée une série mi-historique, mi-légendaire et qu’elle rejoint, avec son premier titre La Tour du Savoir, les albums de la collection Terres de Légendes. Primée à Sierre, elle remporte les Grelots d’Or 1993 du Meilleur Premier Album. Elle termine donc cette première série en juin 95 et débute sans plus attendre une nouvelle histoire en trois parties : Le Roi Cyclope. Pour ce faire, elle se lance dans la couleur directe et développe ainsi une gamme très originale et lumineuse. Outre les albums qu’elle réalise en tant qu’auteur complet, elle collabore aussi à deux récits pour la revue des Éditions Bayard Je Bouquine, avec Dominique Rousseau et Mathieu Sapin au scénario. Elle a aussi réalisé des illustrations et des travaux de communication d’entreprise (l’un a d’ailleurs été primé en 98). Nouvel album en l’an 2000, nouvelle expérience : Isabelle plonge dans ses souvenirs d’enfance et réalise Tante Henriette ou l’Éloge de l’avarice, l’histoire d’une vieille dame richissime et très pingre. Ce livre bourré de charme, au lavis noir et blanc somptueux, nous dévoile une facette supplémentaire de son talent : son humour piquant et moqueur ! Avec Ingrid, elle s’essaie à un autre genre : la chronique du quotidien d’une famille allemande sous le IIIe Reich ou, comme elle le dit elle-même : « un album qui conte simplement les pérégrinations d’une famille allemande entre 1944 et 1945. » Sur les terres d’Horus nous emmène dans l’Égypte de Ramsès II. Le premier tome de la série a reçu le prix Jeunesse France Télévision. Elle revient aujourd’hui avec Éva aux mains bleues, portrait tout en douceur et en subtilité d’une jeune adolescente en vacances parmi ses proches.
Photo © Chloé Vollmer-Lo
Bibliographie sélective
Severiano de Heredia, élu de la République
avec Antoine Ozanam
Qui est l’homme que Barack Obama cite dans son discours d’investiture et considère comme un exemple à suivre ? Qui est Severiano de Heredia (1836-1901), que des esprits chagrins ont surnommé le « Nègre de la République » pour lui rappeler qu’il n’était qu’un intrus dans le monde politique français du XIXe siècle ?
Chassé de la Havane à 8 ans par une révolte qui menaçait sa famille, Severiano, en dandy accompli, s’insère pourtant rapidement dans la haute société parisienne. Rentier, insouciant, il profite de la vie, plaît aux femmes, se pique de critique littéraire, de journalisme pour finir par entrer en politique. Homme de la Troisième République, souvent en avance sur son temps, sa carrière le mènera loin : président du Conseil municipal de Paris, député et enfin ministre des Travaux publics. C’est pourquoi Isabelle Dethan et Antoine Ozanam brossent le portrait du seul « maire » noir de Paris, celui d’un homme étrangement oublié et pourtant aussi attachant que fascinant.
Gaspard et la malédiction du prince-fantôme
Grande amatrice d’Egypte ancienne, Isabelle Dethan profite de la carte blanche du Louvre-Delcourt jeunesse pour nous entraîner dans un conte fantastique contemporain inspiré par l’étrange statue d’un fils de Pharaon…Gaspard a 11 ans. Son oncle travaille au musée du Louvre. Il lui arrive de l’y rejoindre après l’école. Pour préparer un exposé sur les hiéroglyphes, y’a pas mieux ! Ce soir-là, Gaspard croise une jeune fille dans le département des antiquités égyptiennes. Il semble le seul à la voir et décide de l’aider dans sa quête, sans se douter que celle-ci va l’entraîner bien au-delà de l’enceinte du musée…
Les ombres du Styx
205 après J.-C., Marcus Seïus Dento, enquêteur envoyé par l’empereur Septime Sévère, arrive en Tripolitaine (ancienne Libye) pour résoudre une affaire criminelle qui commence à faire des vagues à Leptis Magna, grande cité favorisée par le pouvoir impérial. Depuis peu, des garçons appartenant à l’élite de la cité sont enlevés, assassinés, leurs corps exposés sous forme de momies sur la place publique…
Sur les terres d’Horus
Mérésankh est la secrétaire particulière du seigneur Khaemouaset, fils du roi et grand prêtre de Ptah. Lors de l’inspection d’une tombe profanée, ils découvrent que d’étranges rites funéraires ont eu lieu, mais surtout que la momie supposée être une femme est un homme ! Un curieux dessin est reproduit sur la momie, un dessin qui remémore de vieux souvenirs à Mérésankh… Il faut donc mener une enquête et découvrir qui est cette morte inconnue. Escortée par Iméni, le garde personnel de Khaemouaset, Mérésankh va parcourir l’Égypte en quête de réponses.