Gautier Ducatez

Né en 1980 à Grenoble, Gautier Ducatez créera 22 années plus tard Turkey Comix puis les éditions The Hoochie Coochie en compagnie d’auteurs tels que Tarabiscouille ou Olivier Philipponneau. Il mènera ainsi nombres de succès de l’association tels que le Prix de la Bande-Dessinée Alternative d’Angoulême dont elle a été lauréate pour Turkey Comix et DMPP, récompense qu’il obtiendra également par la suite en tant qu’auteur lorsque Dérive Urbaine et Un Fanzine Carré seront à leur tour primées.

Passionné par l’expérimentation et les techniques artisanales, il participera, entre autres, au laboratoire Pierre/Feuille/Ciseaux #2 et #3 en tant que graveur et associera bande dessinée et sociologie pour la Flâneur Conference à Lisbonne en 2015.

En 2018, Gautier Ducatez se met en retrait de The Hoochie Coochie afin de finaliser l’écriture d’Armand, récit dont l’écriture s’est étalée sur une dizaine d’années et qui paraîtra en 2019.

Gautier Ducatez apparaît dans les documentaires Undergronde de Francis Vadillo (2013) et The Trial of Mike Diana de Frank Henenlotter (2017).

Texte © The Hoochie Coochie

Bibliographie sélective

The Hoochie Coochie, 2019

Armand

Le patron est mort et c’est à son frère de reprendre les affaires mais ce n’est pas simple quand on est derrière les barreaux et que tous ses lieutenants se font la guerre pour récupérer la plus grosse part du gâteau. Le seul sur qui il puisse compter c’est Armand, le gamin élevé́ par la « famille » depuis la mort de son père.

Mais Armand n’attirerait-il pas un peu les emmerdes ? Ou pire, ne les fabriquerait-t-il pas ? Et au fond, Armand ne devrait-il pas faire autre chose de sa vie ? Après tout il peint plutôt bien. Il aurait même du talent selon Piczulski, le faussaire…

Finalement chacun a son avis sur Armand et c’est sur ce principe que Gautier Ducatez a choisi de construire son récit : dans une succession de points de vue, tous forcément imparfaits puisque ce n’est jamais celui d’Armand.

À travers ce polar mafieux, Gautier Ducatez réussit à dessiner le portrait d’une jeunesse, celle de la fin du XXe siècle, dépossédée de son avenir et de son identité et pour laquelle la violence est tellement omniprésente qu’elle n’a plus le moindre sens.

Tout ici est parfaitement ciselé, de l’argot des flics et des bandits aux décors gris des tours ou crasseux des bistros. Bref, s’il on se demandait où était passé le fondateur de The Hoochie Coochie, c’est qu’il travaillait à nous offrir Armand.

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